L'appel du 11 Juin
Du fond de ma Lozère je lance un appel.
j'aimerais relancer l'un des buts de ce blog : parler de nos stages !
échanger sur comment le boulot se passe, les galères, les angoisses, les avancées, les révélations....
Parce que de mon côté, je suis complètement perdu, je patauge depuis 4 mois, n'arrive à rien... peut-être le manque de motivation, l'esprit mélangé...
Suis-je aussi seul que je le crois dans ma déréliction ? Cocon de pierre dans les ergs inquisiteurs du doute ?
Ça me ferait du bien de savoir que je ne nage pas seul dans l'océan de la complexité, résistant tant bien que mal aux vagues de l'incertain et aux envies d'Ailleurs
(même si je n'ai pas à me plaindre de la beauté des paysages des Causses et des Cévennes).
Ce message rassurera certains qui galèrent peut-être comme moi, il informera les autres sur ce que je fais ici, il fera rire ceux pour qui le seul grain dans le rouage de l'hémisphère gauche est celui du sable chaud de l'hémisphère sud.
Alors voilà un petit résumé de mon stage de 5 mois à SupAgro Florac :
Recueil, valorisation et transmission des Savoirs Ecologiques Paysans dans l'enseignement agricole français.
voici le lien vers le wiki du projet qui vient d'être crée pour ceux que ça intéresse :
http://www.cdrflorac.fr/FermeDeWiki/wiki17/wakka.php?wiki=PagePrincipale
Je devais à la base travailler sur les bergers transhumants en Provence, les plantes médicinales en Puy de Dôme, la viticulture en Bourgogne, les terrasses de culture en Haute-Loire, le pastoralisme en Corse du Sud, les essences forestières dans la région de Saint-Louis au Sénégal (sic)
premier problème trop de terrains différents, comment trouver un fil conducteur là dedans. Bref on me demander de faire 5 - 6 thèses en 5 mois (dixit Richard et François Léger)
il y a un mois (seulement) je décide de me concentrer uniquement sur la viticulture dans le Mâconnais (terrain gustativement intéressant)
deuxième problème : comprendre ce qu'on me demande "recueil" ? "savoir" ? "transmission" ?
Comment "recueillir" un savoir sans tomber dans la muséographie ? Comment transmettre en le sortant de son contexte initial de transmission dans le milieu et sur le temps long ? Comment repenser l'alternance, l'enseignement au vivant, à l'observation du milieu ? On parle de "savoir" mais est-ce qu'on est vraiment sûr de savoir ce qu'on met derrière ? rendre concret quelque chose d'aussi abstrait ?
je frôle à chaque fois l'anthropologie de la connaissance, la science de l'éduc, l'agronomie, la philo, l'épistemo, bref de quoi bien se perdre dans les méandres réflexif de la pensée mes amis !
ah ouais c'est autre chose que de compter des rousserolles en buvant de la Gazelle...(joke)
bref : j'en chie...
et vous ????
Si vous aussi vous êtes dans le complexe, faites-moi signe, ça me rassurera.
Romain (anagramme de Morin d'ailleurs)